Après le directeur de campagne, la directrice adjointe de campagne du chef de file de l’opposition politique se range du côté du pouvoir. Elle est, depuis le dernier conseil des ministres, chargée de mission en charge de la diplomatie au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Toutefois, contrairement au directeur de campagne, sa nomination a créé la surprise et une véritable indignation chez ses adversaires politiques et même chez certains de ses amis. Mais Kadiatou, elle-même s’en défend.
Kadidia Fofana, la Directrice adjointe de campagne du candidat malheureux à la dernière présidentielle, Soumaïla CISSE, puisque c’est d’elle qu’il s’agit ne finit pas de se moquer des pro-IBK sur la toile mondiale. Et pour cause, dans un post sur Facebook, Mme Kadidia prévient ses détracteurs, surtout du rang des défenseurs du président IBK qu’elle n’a de temps pour eux.
« À tous les cadavres politiques qui s’attaquent à nous, ne comptez pas sur nous pour vous déterrer et vous dépoussiérer », c’est en ces termes que la désormais chargée mission du ministère des Affaires étrangères répond aux pro-IBK, dans le but de les narguer.
Ce post est évidemment destiné au jeune Abdoul Niang qui a fait une vidéo pour exprimer son désarroi face à la nomination de cette femme qui avait juré de renverser le président IBK, six mois après son élection. La même Kadidia, qui un mois avant sa nomination avait posté sur les réseaux qu’elle ne soutiendra jamais le régime en place.
« Je vois un compte en mon nom qui soutient le régime IBK. Pour votre gouvernance, ce n’est pas moi ! Pour votre gouverne, une Kadidia digne de ce nom ne soutiendra jamais le régime IBK », a-t-elle posté dans un passé très récent. À ces publications sur Facebook, s’ajoutent les déclarations hostiles qu’elle proférait pendant des débats politiques contre les pros IBK.
Kadidia FOFANA se cherchait-elle un point de chute ou défendait réellement son mentor Soumaïla CISSE ? Pour des analystes de la scène politique nationale, avec cette nomination, la réponse est toute trouvée.
Pour rappel, ils ont entraîné une foule importante dans les rues de Bamako pour tenir tête au régime actuel avant et après la présidentielle de 2018. Aujourd’hui, si des pro-IBK non que leur bouche pour dénoncer cette volonté de récupération des tenants du pouvoir, c’est la grosse stupéfaction et déception pour ces millions de Maliens qui ont bravé le soleil de plomb et toutes les intempéries pour les suivre ces politiciens parce qu’ils avaient confiance en eux pour changer le Mali.
Pour se défendre, la plupart de ces nouveaux alliés du régime arguent qu’ils ont conclu une clause avec le gouvernement dans ce sens en vue d’aller au changement souhaité.
« C’est leur vie qui va changer, pas celle des Maliens qui subissent les affres de la corruption à longueur de journée, la mauvaise gouvernance, la vie chère au Mali », ironisent certains internautes.
La preuve M. Dramé qui criait aux surfacturations dans l’achat des équipements militaires s’est tu, même après l’aveu du président IBK sur les avions de guerre sont cloués au sol. Comme pour confirmer Tiébilé Dramé, dans ses dénonciations, l’ambassadeur de la France a déclaré que les acheteurs savaient très bien que c’étaient des appareils d’occasion !
Décidément, l’accord politique de gouvernance conclu entre le gouvernement et une partie de la classe politique s’annonce comme un accord de récupération des opposants au régime.
PAR CHRISTELLE KONE